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Denis Sonet, mes adieux dans l'église de Belfahy

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Homélie écrite par le père Denis Sonet pour sa messe de funérailles

(publiée avec l'aimable autorisation de ses nièces)

"MES ADIEUX DANS L’ÉGLISE DE BELFAHY"

En guise d’HOMÉLIE

Dans cette Église,
Où tant de fois j’ai eu l’occasion de prendre la parole,
Vous me permettrez bien de vous dire, une dernière fois,
Ce qui pour moi est essentiel.
Si j’ai choisi qu’on lise en ce jour l’évangile du Bon Pasteur,
Ce n’est pas pour oser me comparer au Christ,
Pour oser prétendre avoir été ce prêtre-bon – pasteur, que j’aurais pu être avec la grâce de Dieu.
Je suis mieux placé que quiconque pour savoir que je n’ai pas eu suffisamment
Le souci de la brebis qui appelle,
La sollicitude patiente et persévérante pour la brebis malade,
Le dévouement de toutes les minutes au troupeau qui m’était confié.
Je demande pardon à tous ceux ou celles pour qui je n’ai pas été un exemple,
Ni a fortiori le guide averti qu’ils étaient en droit d’attendre.
Je demande surtout pardon à ceux ou celles qui par ma médiocrité,
Ont pu s’éloigner de Dieu ou de la vertu.
Si j’ai été pour certains, une occasion de scandale,
C’est à dire, dans le sens fort du mot, une occasion de chute,
Je demande à Dieu de leur pardonner,
Et de me considérer comme le seul coupable.
Mais si j’ai choisi cet évangile du Bon Pasteur,
C’est essentiellement parce que je me considère comme la brebis de l’Evangile.
Je vous demande d’arrêter un instant votre regard sur le tabernacle de cette Eglise.
Regardez-le bien ;
Il représente Jésus portant sur ses épaules la brebis égarée qu’il est allée rechercher
Au fond du ravin.
Que de fois, dans le silence de cette Eglise si souvent déserte,
Que de fois j’ai médité devant cette simple représentation.
Je me reconnais alors tout à fait dans cette brebis fatiguée,
Qui si souvent s’était blessée en voulant agir à sa guise...
Par vanité, .... Orgueil, ... Recherche de mon seul plaisir !
C’est dans cette Eglise
Que périodiquement j’apportais alors mon paquet de misères à Dieu...
Et ...oh ! Surprise !
Il en regardait pas la poubelle de mes médiocrités,
Il n’avait rien à en faire,
Mais il me prenait sur ses épaules dans un geste d’infinie bonté ;
Il ne me déchargeait pas de mes fautes, ... Il les ignorait tout simplement.
Par contre, il se chargeait de moi, me prenait sur ses épaules.
Je présentais pour lui un véritable intérêt
Puisqu’il était à abandonner tout le troupeau pour simplement me récupérer.

 

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