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Communion des divorcés-remariés ? Ce qui a changé

S'interroger

Comprendre Amoris Laetitia concernant les divorcés-remariés

A travers l'Exhortation apostolique post-synodale Amoris Laetitia, le Pape François suit les pas de Saint Jean-Paul II qui «exhortait chaleureusement les pasteurs et la communauté des fidèles dans son ensemble à aider les divorcés remariés» et précisait que «Les pasteurs doivent savoir que, par amour de la vérité, ils ont l'obligation de bien discerner les diverses situations. Il y a en effet une différence entre ceux qui se sont efforcés avec sincérité de sauver un premier mariage et ont été injustement abandonnés, et ceux qui par une faute grave ont détruit un mariage canoniquement valide. Il y a enfin le cas de ceux qui ont contracté une seconde union en vue de l'éducation de leurs enfants, et qui ont parfois, en conscience, la certitude subjective que le mariage précédent, irrémédiablement détruit, n'avait jamais été valide» (Familiaris Consortio, 84).

L'accueil miséricordieux

Aujourd’hui, le Pape François rappelle la valeur du mariage sacramentel : «l’indissolubilité est un don pour la sanctification des époux» (72) tout en confirmant l’accueil miséricordieux que le Seigneur, à travers son Église, offre à chacun. Il confie aux Pasteurs le discernement des situations afin de mettre en valeurs les signes d’amour qui reflètent l’Amour de Dieu et de voir de quelle manière participer à la vie de la communauté et d’ «aider [les couples] à parvenir à la plénitude du plan de Dieu sur eux» (297). «Ils ne doivent pas se sentir excommuniés, mais ils peuvent vivre et mûrir comme des membres vivants de l’Église, la sentant comme une mère qui les accueille toujours, qui s’occupe d’eux avec beaucoup d’affection et qui les encourage sur le chemin de la vie et de l’Evangile» (299). «La route de l’Église est celle de ne condamner personne éternellement, de répandre la miséricorde de Dieu sur toutes les personnes qui la demandent d’un cœur sincère» (296).

Le discernement pastoral

L’ouverture se situe dans l’ordre du discernement pastoral et non d’une nouvelle règle. Le mariage sacramentel demeure reflet de l’union du Christ et de l’Église. 

Comment cela se traduit-il dans les faits ? Prenons quelques exemples concrets, réels, seuls les prénoms ont été modifiés :

- Victor est divorcé, il est père de deux jeunes enfants dont il a la garde. Il a rencontré Fantine qui est célibataire et pleine de tendresse pour ses enfants. Ils souhaitent se marier devant l’Église et fonder ensemble une famille. Victor sait que son premier mariage pourrait bénéficier d’une reconnaissance de nullité et il en a introduit la demande. Mais son dossier est complexe, l’Officialité de son diocèse est surchargée de travail. Bien que le droit canon recommande qu’une cause soit jugée en deux ans au maximum, cela fait maintenant quatre ans que Victor et Fantine attendent cette décision pour se marier. Etant donné ces circonstances particulières, leur père spirituel les autorise à contracter un mariage civil et à communier car, dans leur for interne, ils savent que le premier mariage de Victor était invalide, que ce délai est indépendant de leur volonté, que leur intention sincère est de recevoir le sacrement de mariage.

- Lorsque William et Juliette se sont rencontrés, il était célibataire, elle sortait d’un divorce profondément douloureux. Elle avait conscience que sa situation lui permettrait de demander une reconnaissance de nullité, mais ses blessures étaient trop vives et elle ne se sentait pas la force regarder à nouveau ses plaies afin de constituer le dossier et de répondre aux questions de l’Officialité. Elle avait besoin de ne plus y penser. Son père spirituel lui a conseillé de tourner la page, sans faire la démarche de reconnaissance de nullité, car cela aurait été destructeur pour elle. En conscience, dans son for interne et devant le cœur de Dieu, Juliette sait que son premier mariage n’était pas sacramentel, que le « oui » n’avait pas été valide.

- Roxane a été abandonnée par son mari alors qu'elle avait un enfant d'un an. Elle a voulu reformer une famille. Son sacrement de mariage était valide, même si son mari lui a été infidèle par la suite. Elle sait dans son for interne qu'elle n'est pour rien dans cet échec. Pour elle, le sacrement de mariage a de la valeur. Elle souhaite que son nouveau mariage avec Edmond ait toute la grandeur d'un sacrement et ils veulent tous deux accomplir un véritable cheminement de Foi. Le Pape François nous invite à nous poser la question suivante : en tant que chrétiens, quel accueil réservons-nous à ces personnes ?

"Le temps est plus important que l'espace"

C'est la réponse du Saint-Père. L'espace est fixe, statique. Le temps est dynamique, il est évolution. Il peut nous conduire à vivre notre vie autrement. Il est processus de croissance. Ce qui compte, c'est d'être en marche avec le Christ vers une plus grande sainteté, au coeur de l'Eglise. Elle est une mère qui accueille avec son cœur et agit avec une conscience éclairée. Si votre situation a besoin de sa lumière, n’hésitez pas à vous confier à Elle.

 

Lire Amoris Laetitia

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  • Interview de Monseigneur Vingt-Trois sur KTO au sujet d'Amoris Laetitia