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Que signifie porter sa Croix ?

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Porter sa croix à la suite du Christ et avec Lui

« Celui qui ne prend pas sa croix et ne me suit pas n’est pas digne de moi. Qui a trouvé sa vie la perdra ; qui a perdu sa vie à cause de moi la gardera » (Mt 10, 38). Les paroles que Jésus nous adresse sont exigeantes, très exigeantes. Qui d’autre que le Fils de Dieu aurait pu exiger de tout quitter pour le suivre ? Jésus nous aime à la folie, mais Jésus est en même temps un maître exigeant. Il n’est pas venu nous annoncer une voie de facilité, un bonheur à bon marché. Il veut nous associer à son œuvre de salut. Sa gloire en sera plus belle et notre bonheur plus grand. C’est une grande marque de confiance de sa part. Pour le suivre, il nous faut accepter de prendre notre croix. Saint Luc dans son évangile précise même : la prendre chaque jour (cf Lc 9, 23).

Mais qu’est-ce que signifie « porter sa croix ? »

Dans le monde gréco-romain du temps de Jésus, le supplice de la croix était la mort réservée aux esclaves. La croix était un poteau de bois planté en terre en un lieu élevé. Les condamnés, après avoir porté sur leurs épaules la barre transversale jusqu’au lieu du supplice, y étaient attachés. La transversale était alors hissée en haut du mât, formant un tau ou à mi-hauteur ce qui a donné la forme de la croix. Les suppliciés y agonisaient des heures durant dans de grandes souffrances. Quand Jésus dit donc à ses apôtres que, pour le suivre, il faut porter sa croix, ces derniers avaient de quoi être scandalisés. « Porter sa croix » voulait dire marcher à la mort, comme un esclave. Il est probable qu’alors ils n’aient pas compris, tout comme ils n’ont pas compris quand Jésus leur a dit qu’il fallait manger sa chair et son sang pour avoir la vie éternelle. C’est seulement après la Passion et la Résurrection qu’ils comprendront vraiment. Parce que Jésus lui-même a porté la croix par amour pour nous et par obéissance à son Père, nous comprenons que porter notre croix a un sens et que la souffrance n’a jamais le dernier mot. Après les souffrances du vendredi saint viennent la consolation et la gloire de la Résurrection.

« Celui qui ne prend pas sa croix et ne me suit pas n’est pas digne de moi »

Porter sa croix, c’est accepter de prendre la forme de l’esclave et de marcher vers la mort de notre égoïsme. Porter sa croix c’est renoncer à être le seul maître de notre existence, et reconnaître que pour atteindre la vie véritable, il nous faut mourir au péché, comme nous le disait saint Paul : « si nous sommes passés par la mort avec le Christ, nous croyons que nous vivrons aussi avec lui » (Rm 6, 8).

Porter la croix, oui, mais la porter avec Jésus. Lors du chemin de croix de Rio de Janeiro, le pape François disait aux jeunes : « personne ne peut toucher la Croix de Jésus sans y laisser quelque chose de lui-même et sans porter quelque chose de la Croix de Jésus dans sa vie ».

Porter sa croix c’est savoir reconnaître humblement notre condition de créature devant Dieu, reconnaître que ses commandements sont en vue de notre bonheur et nous attacher à les mettre en pratique, même si cela nous demande de difficiles changements dans notre vie.

Porter sa croix c’est soutenir avec ardeur le combat spirituel contre nos faiblesses naturelles pour que triomphent en nous les vertus.

Porter sa croix aujourd’hui c’est témoigner de la vérité de l’Évangile et défendre les valeurs non négociables de la vie, de la famille et de l’amour.

Porter sa croix c’est exercer au quotidien l’amour fraternel auprès de ceux qui nous entourent, savoir écouter notre prochain et accepter de voir son intérêt avant de voir le nôtre.

Porter sa croix, c’est rester disponible à Dieu, et nous laisser surprendre par lui comme cette femme qui a ouvert sa maison au prophète Élisée (2R 4, 8). « Qui vous accueille m’accueille ; et qui m’accueille accueille Celui qui m’a envoyé » (Mt 10,40) dit Jésus dans l’Évangile. Cette femme a ouvert non seulement sa maison, mais aussi son cœur à Dieu. Combien grande fut sa récompense !

Porter sa croix c’est aussi accepter les épreuves, petites ou grandes de notre vie : le deuil, la maladie, les divisions dans nos familles, en nous abandonnant dans la confiance à la volonté de Dieu.

Porter sa croix, c’est partager la souffrance du cœur de Jésus devant les échecs de son amour et l’infidélité de ses âmes de prédilection.

Porter sa croix à la suite de Jésus c’est en définitive aimer en souffrant et souffrir en aimant, en nous rappelant cet autre appel de Jésus : « Prenez sur vous mon joug et mettez-vous à mon école, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos de vos âmes. Oui, mon joug est facile à porter et mon fardeau léger. » (Mt 11,29-30).

Et nous, comment portons-nous notre croix ? 

Avons-nous accepté celle que Jésus nous tend avec amour ? Ne l’avons-nous pas fuie en faisant mine de ne pas la voir ? Peut-être nous est-il arrivé de l’embrasser avec générosité, puis, plus tard, avec la longueur du chemin, de nous épuiser et de nous décourager. Peut-être l’avons-nous finalement abandonnée dans un recoin de notre existence ? Demandons aujourd’hui à Jésus la grâce de nous décider à porter généreusement notre croix à sa suite.

Mais comment trouver au quotidien la force de porter sa croix ? Jésus lui-même nous donne la réponse : « Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi je vous donnerai le repos » (Mt 11, 28). C’est en nous approchant des sacrements, surtout de la confession et de l’Eucharistie, que nous trouverons la force pour porter notre croix jusqu’au bout.

Frère Paul

Famille Missionnaire de Notre Dame

Famille Missionnaire de Notre-Dame

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