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Désir d'enfant et mariage chrétien

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Le désir d’enfant est-il une base de l’amour et du mariage chrétien ?

Désir légitime, droit humain, dû de la nature, condition de réussite du couple ou de la vie… Quel poids se pose déjà sur cet enfant espéré,  alors qu’il n’existe encore que dans nos paroles ! Ce désir peut-il interférer dans la rencontre entre l'homme et la femme et la construction de leur couple ?

Un désir naturel

Souhaiter avoir des enfants est un désir profondément naturel : quel don extraordinaire Dieu fait à l’Homme en lui confiant la conception de la Vie nouvelle ! Cependant, le couple reste instrument au service de Dieu et de la Vie, la Vie ne lui appartient pas. Comment accueillir le lâcher-prise sur ce désir humain fondamental de donner un sens à sa vie par le don de soi tout en se voyant prolongé, de créer racines et descendance, afin de ne pas laisser ces objectifs devenir de mauvaises raisons pour lesquelles se marier ?

Une telle espérance !

Il peut arriver que ce désir d’enfant soit terriblement intense, augmenté par le sentiment du temps qui passe, l’impression que la « dernière chance » nous guette, par la vision de charmants bambins tout autour de soi, dans la famille, les foyers d’amis. La crainte de ne pas avoir d’enfants devient une blessure, une souffrance, et la vision de l’avenir se cristallise sur cette espérance. Avoir des enfants semble une garantie de bonheur, une nécessité sociale. Pourtant, est-ce vraiment le but de la rencontre ? 

Attendre l’enfant plutôt que l’autre

L’attente de l’enfant peut devenir si cruciale que le sentiment qu’il est la condition de réussite de la vie ou d’épanouissement de la maturité peut poser un brouillard sur la finalité réelle de la rencontre. L’autre sera-t-il celui ou celle qui me permettra de vivre enfin, avec lui (ou avec elle), cette expérience surnaturelle de la parenté ? Et voilà qu’insidieusement, et pourtant pour une très belle cause, les cartes sont brouillées ! Risque-t-on de perdre de vue qu’on rencontre l’autre pour ce qu’il (ou elle) est, pour construire une relation solide, profonde, une compréhension et une communion à deux, dans toutes les dimensions de l’amour, et toujours dans un mouvement de croissance ?

L’autre n’est pas là pour combler ce manque

Bien sûr, sans la présence de l’autre, ce désir d’enfant ne pourrait pas s’accomplir. Cependant, rencontrer l’autre dans le but, conscient ou non, de réaliser cette espérance ne constitue pas la base sur laquelle fonder un amour authentique. L’autre est réduit, inconsciemment parfois, à la possibilité qu’il offre d’accomplir ce vœu. Le rêve semble teinter l’univers de rose, on plane sur cet objectif charmant, mais on risque d’oublier d’ancrer la maison de l'amour conjugal sur le roc. 

Quels risques court-on ?

  • Lorsque l’enfant paraîtra, sera-t-on toujours animé du même amour pour l’autre ou risque-t-il de devenir accessoire, car finalement, l’autre était-il aimé pour lui-même ou pour combler ce désir ?
  • Trouvera-t-on du temps pour continuer à construire le couple, une fois centrés sur l'enfant si ardemment attendu, qui était en réalité l’objectif principal de la démarche ?
  • Si l’enfant ne vient pas, sur quoi la construction du couple se basera-t-elle pour croître dans la durée ?
  • Lorsque les enfants auront grandi, le couple perdra-t-il sa raison d’être ?
  • N'idéalisons pas la venue de l'enfant, lui donnant le rôle d'un absolu, un indispensable pour lequel le conjoint risquerait de se voir abaissé au rang de géniteur. Le mariage pourrait-il perdre son sens d'épousailles où "tous deux ne feront plus qu'un" (Genèse) ?

Choisir l’autre pour l’aimer

L’ouverture à la vie et l'accueil de l'enfant seront certainement sources de bonheur conjugal. Cependant, la priorité réside dans le couple, sa construction, sa force, son approfondissement. Si l’on rencontre quelqu’un et qu’on souhaite l’aimer, c’est dans le but de partager sa vie avec lui ou elle, de le (ou la) comprendre, d’entrer dans toutes les dimensions de l’amour en communion d’esprits, de cœurs, de corps et d’âmes. L’amour que l’on porte à l’autre, pour ce qu’il est suffit pour donner du sens à la vie, pour la colorer de bonheur. L’enfant est un cadeau, non un dû ou un but pour lequel s'engager dans l’amour et le mariage chrétien.

Nous vous souhaitons de réaliser l'heureuse rencontre que vous espérez et de construire un couple solide, fondé sur l'amour mutuel, au coeur duquel le désir d'enfant pourra s'intégrer harmonieusement par la suite, reflet de l'amour et non objectif à atteindre, joie à partager ou épanouissement à trouver en communion si ce désir ne se réalise pas et que la fécondité du couple doit se manifester d'autres manières.

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